La trans_formation digi_tale
La transformation digitale. Beaucoup en parlent. Peu savent la définir. Si l’on veut dépasser le stade du show off en séance il faudrait se mettre d’accord sur les grandes lignes.
Le poids des mots
Une transformation pourrait se rapprocher de cet ensemble de mots : conversion - reconversion - transmutation - passage d'une forme à une autre - métamorphose - mutation - modification - changement - renouvellement.
Concernant la définition du digital je dirais que l’on parle principalement d’information numérique. Donc on peut convenir que le passage d'une information analogique à une information numérique = numérisation, ainsi que le passage d'une technologie matérielle à une technologie numérique = virtualisation ou dématérialisation.
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme
Il y a des nuances et plusieurs définitions possibles pour la transformation digitale en fonction du contexte. Mais lorsque l‘on parle de transformation digitale on va certainement discuter de processus, de systèmes, de technologies, d’information, de numérisation et bien sûr de collaborateurs pour actionner celle-ci.
Passer à l’action
Comment entamer une transformation digitale et par où commencer ? Une idée serait de se focaliser sur 2 inputs essentiels :
Les technologies (les outils)
De quelles technologies pouvons-nous tirer profit dans notre secteur d’activité ? Impression 3D, Internet des objets, réalité augmentée, intelligence artificielle, outil collaboratif…
La stratégie (le cerveau et les mains)
Quel est le but, la mission, les objectifs, les milestones. Qui va le faire, comment le faire ?
On commence par introduire des inputs dans la machine : les systèmes, la stratégie, les technologies, les processus, le management et on cherche à obtenir des outputs. Ils peuvent être nombreux mais dans un effort pré-Noël on peut retenir par exemple cette liste non exhaustive :
Devenir plus agile face aux changements de l’industrie et ainsi être plus compétitif
Réduire les coûts, augmenter la valeur ajoutée et donc le bénéfice
Se rapprocher des clients en simplifiant les processus et en facilitant l’accès aux services et produits
Améliorer la communication et les flux d’information avec les parties prenantes afin d’avoir des données pertinentes pour le développement de son activité et la prise de décision
Déléguer à la technologie le travail répétitif pour donner plus de place aux interactions humaines
Je suis convaincu qu’il est primordial de laisser de la place pour une bulle de réflexion avant d’entamer une transformation digitale tête baissée. Car celle-ci n’est pas forcément pertinente et peut produire des effets de bord. Prenons l’exemple du sapin de Noël qui subirait une transformation digitale sous la forme d’un hologramme au milieu du salon.
Une fois passé la nouveauté voyons si la transformation digitale d’un sapin de Noël passerait le filtre des inputs - outputs
Au niveau de la technologie il faudrait un projecteur holographique, de l’électricité, idéalement de la 5G, du Wifi et une App qui permettrait d’acheter des templates, de créer ou d’acquérir des décorations virtuelles afin d’habiller son sapin de Noël en fonction de ses goûts.
Pourrait-on réduire les coûts, augmenter la valeur ajoutée et donc le bénéfice ? Probablement que oui. Produire une décoration digitale demanderait un effort unique et les ventes qui en découlerait rapporteraient quasiment 100% de bénéfice.
Serions-nous plus agile face aux changements de mode dans les décorations de Noël ? Sûrement. Il serait plus aisé de créer des décorations digitales plutôt que de lancer la production physique d’une nouvelle ligne de boules de Noël.
Un risque majeur persisterait pourtant en cas de retour du consommateur pour un Noël traditionnel avec un vrai sapin et ses aiguilles parfumées. Egalement, un autre risque serait celui de la consommation d’électricité. Le client devrait laisser allumer son projecteur holographique tant qu’il voudrait voir son sapin briller au milieu du salon. On couperait alors moins d’arbres mais on produirait plus d’électricité.
Va-t-on se rapprocher du client et lui faciliter l’accès au produit. Probablement. Il achèterait une fois son projecteur holographique (garanti 5 ans) avec la certitude que pour les années à venir il n’aurait plus besoin de bourrer le sapin dans la voiture ou de l’attacher sur le toit avec des sangles par -5 degré Celsius.
Est-ce que l’on va améliorer la communication et les flux d’information avec les parties prenantes afin d’avoir des données pertinentes pour le développement de son activité et la prise de décision. Certainement. Nous disposerions d’une série de statistiques qui nous permettrait d’identifier quelles seraient les décorations les plus téléchargées, les templates les plus utilisé ce qui permettrait de développer des produits digitaux qui répondraient aux attentes des consommateurs.
A noter que si il y avait une coupure d’électricité lors du 24 décembre le client n’aurait plus de sapin de Noël dans son salon et que celui-ci ne diffuserait de toute façon aucune odeur lors du passage au dessert. Oui. La digitalisation ne peut pas tout remplacer. A prévoir un diffuseur d’huile essentielle senteur “Sapin des forêts” pour l’année 2020.
La technologie du projecteur holographique va libérer les employés de la fastidieuse tâche qui consistait à emballer les sapins de Noël dans un filet. Souvent sous la neige mais avec un bon vin chaud. Ne pas oublier de remettre un vin chaud en kit lorsque les clients viennent chercher leur hologramme car cette interaction créait une forte émotion chez eux. Bref on ne va pas continuer plus loin, mais on a compris.
La transformation digitale a des effets de bord qui peuvent annuler le progrès. On avance d’un pas et en même temps on recule d’un pas.
Avant de se lancer dans une transformation digitale il est donc important d’essorer le bla bla au sujet de celle-ci et de se concentrer sur le 20% des actions vraiment pertinentes. Celles qui vont vraiment transformer l’entreprise dans le sens désiré et donner des résultats.
Joyeux Noël et viva 2020 !